Une exploration culinaire de Venise

J’avais un verre de vin dans une main et un cicchetto dans l’autre. Un canal s’étendait à ma gauche et de magnifiques œuvres d’architecture gothique vénitienne s’élevaient à ma droite. Je vivais une expérience on ne peut plus vénitienne.

Ce n’était pas mon premier passage à Venise, mais cette fois, j’étais seule, sans ma famille. Mon but était de m’éloigner des foules, de la Piazza San Marco et des milliers de masques faits en Chine. Je voulais découvrir la vraie Venise. Je voulais en apprendre plus sur son passé et son présent, la façon dont la ville s’est développée et comment on y vit de nos jours.

Je n’avais qu’une journée à ma disposition, mais j’ai atteint la plupart de mes objectifs en faisant une excursion culinaire.

La nourriture ne concerne pas que le goût. Elle concerne aussi l’histoire. Mon excursion culinaire dans Venise m’a permis de faire l’essai de magnifiques aromes et de me renseigner sur le passé de la ville et la vie de tous les jours des Vénitiens.

Leçons de cuisine au marché Rialto

Nous étions trois à participer à l’excursion. Notre guide, Cristina, était originaire de Venise et elle a non seulement partagé ses connaissances de la ville et son histoire, mais aussi des conseils pour préparer quelques spécialités locales.

Nous sommes partis du pont Rialto, où elle nous a donné un aperçu historique de Venise. De là, nous avons déambulé jusqu’au marché Rialto, en faisant un premier arrêt à l’Al Merca pour un verre de vin et un cicchetto. En route pour le marché.

Sur place, Cristina nous a présenté quelques fruits et légumes qui m’étaient jusque-là inconnus. Elle nous a montré comment les préparer et nous a dit si sa famille les aimait ou non. Elle nous a transmis une ou deux recettes. Je sais que je ne laisserai plus jamais mon risotto mijoter au-delà d’« al dente ». Je me suis fait fermement dire de « le jeter et de recommencer » si cela m’arrivait.

L’histoire de Venise… une dégustation

Tout en déambulant dans les rues étroites de Venise, Cristina nous montrait souvent des petits détails révélateurs du passé de la ville : des plaques de rue, noms suspendus au-dessus des portes de bâtiments qui paraissaient autrement ordinaires et des osterias (bistros) ayant accueilli des célébrités. L’histoire est partout dans cette ville, qui, dans son intégralité, est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les conversations de Cristina revenaient toujours sur la nourriture et comment l’histoire l’a influencée.

Située à l’entrée de la mer Adriatique, Venise était une puissance navale et commerciale du Moyen-âge jusqu’à la fin du 17e siècle. En tant que Cité-État assez indépendante de l’Italie pendant des siècles, c’était un centre d’échanges commerciaux entre l’Europe et le reste du monde. Quelques-uns des produits de plus grande valeur qui passaient par ses ports étaient des épices provenant de cultures variées.

Durant notre visite chez Mascar, le comptoir à épices le plus vieux de Venise, on nous a parlé du commerce des épices et de comment il a enrichi la ville, tant en argent qu’en aromes. Les épices et les gens qui les transportaient ont diversifié la cuisine vénitienne.

La vie des vrais Vénitiens

Faire une excursion avec une résidente et quelques touristes seulement offre la chance de poser des questions et de mieux comprendre la vie de tous les jours. Des conversations sur la cuisine à la maison, comment on achète les aliments, qui les prépare et à quoi ressemble les repas peuvent facilement devenir des discussions sur le système d’éducation, les offres d’emploi et les politiques de l’endroit.

J’ai posé une dernière question à Cristina avant de lui dire au revoir.

Êtes-vous d’abord Italiens, puis Vénitiens ou Vénitiens et ensuite Italiens?

Sans une seconde d’hésitation, Cristina m’a éclairé. Si on appartient à une famille établie à Venise depuis plusieurs générations, on est bien sûr Vénitien avant tout.