By Expedia Team, on June 23, 2014

Tourisme Durable : Entrevues Avec Des Ong Et Des Universitaires Éminents

Bienvenue à la quatrième partie de notre série sur l’écovoyage! Le monde est vaste et prêt à explorer, et la manière dont nous voyageons joue un important rôle si nous souhaitons laisser aux générations futures une planète Terre saine. Nous avons posé quelques questions à des organisations non gouvernementales et à des universitaires éminents venus des quatre coins du monde pour obtenir leur avis au sujet du mouvement. Comment l’écotourisme a-t-il changé dans les 10 dernières années? Quelles sont les villes les plus « vertes »? Quelles sont les choses qui ont le plus grand impact sur le tourisme durable? Et que pouvons-nous faire pour le bien-être de la planète lors de nos voyages?

Ces ONG et universitaires éminents ont vu le voyage durable passer d’une mode passagère à un mode de vie à part entière et sont témoins de la manière dont celui-ci, ainsi que l’écotourisme, peut contribuer à de plus belles expériences. Qu’il s’agisse de visiter les attractions naturelles d’une ville dans le cadre de visites écotouristiques ou de voyager avec en tête des pratiques durables conçues pour réduire l’abus de ressources naturelles en voyage, l’écotourisme est le voyage de l’avenir.

Voici les réponses de nos experts au sujet de l’évolution de l’écotourisme et de la manière dont nous pouvons tous voyager de manière plus durable.

La Travel Corporation

Jeff Element est président de la Travel Corporation, un groupe-vacances international offrant les services de 24 marques primées.

Q : Si vous pouviez utiliser une seule statistique / un énoncé à partager avec les touristes afin que ceux-ci soient plus conscients de l’environnement lors de leurs voyages, lequel choisiriez-vous? 

Jeff : Le bureau du tourisme des États-Unis rapporte qu’environ 48,6 millions d’Américains voyagent à l’international chaque année. Si chaque voyageur part deux semaines et consomme en moyenne trois bouteilles d’eau par jour, cela représente 3,5 milliards de bouteilles d’eau jetées chaque année par ces voyageurs. Et étant donné que les bouteilles en plastique prennent 450 à 1000 années à se dégrader dans un site d’enfouissement, nous recommandons aux voyageurs de boire l’eau du robinet aussi souvent que possible. Ils peuvent aussi apporter leurs propres bouteilles et les remplir avec de l’eau filtrée. 

Q : Quelles destinations touristiques sont en ce moment les plus négativement influencées par le tourisme? 

Jeff : Malheureusement, un grand nombre de villes souffrent de leur popularité. Pour n’en nommer que quelques-unes, Venise est un exemple classique, tout comme le sont Pompéi et Cinque Terre en Italie. Tout est une question de capacité et de gestion de l’endroit. Combien de personnes un village ou une petite ville peuvent-ils supporter? Comment le tourisme influencera-t-il le coût de la vie et les infrastructures pour les résidents? Comment l’industrie peut-elle donner son soutien à ces destinations afin qu’elles puissent mieux gérer le stress causé par le tourisme? 

La fondation TreadRight, par exemple, s’est associée à l’organisation Venice in Peril afin de restaurer le monument à Canova, dans l’église Santa Maria GloriosadeiFrari. Cette restauration a nécessité la commission d’un rapport complet auprès de scientifiques vénitiens au sujet des problèmes sous-jacents, afin d’assurer que les réparations soient effectuées de manière complète. Le projet, soutenu en grande partie par l’Unesco et l’université de Cambridge, a aussi tenté de déterminer des méthodes par lesquelles l’industrie touristique pourrait devenir plus durable dans la ville. 

Q : Comment le tourisme durable peut-il affecter les résidents de ces destinations touristiques de manière positive? 

Jeff : Il s’agit d’un modèle très simple : les profits et les bienfaits du tourisme doivent aussi profiter aux communautés locales. Le tourisme doit soutenir les communautés locales. Pour ce faire, une meilleure direction, de plus grandes connaissances et une meilleure infrastructure doivent être accessibles aux communautés locales. 

Q : Quelles destinations touristiques et villes sont considérées comme les plus « vertes » en termes de tourisme durable? Et pourquoi? 

Jeff : Tout est une question de gestion adéquate. Mais en fin de compte, le tourisme durable doit aussi être durable pour la communauté locale. Les pays comme la Norvège, la Suède et la Suisse ont beaucoup à offrir dans ce secteur. 

Q : Quels sont les plus grands défis du tourisme durable face au monde actuel? 

Jeff : Je crois que le défi le plus important est l’atteinte d’un équilibre en étant assez accueillant pour soutenir l’industrie touristique est les services qui y sont associés, sans pour autant perdre ou changer la nature de la région. Prenons, par exemple, l’Islande. L’une des attractions majeures est l’isolement et la solitude, mais si les touristes sont trop nombreux, celle-ci n’est plus accessible. Les destinations doivent protéger leurs ressources touristiques; les choses qui font d’elles des endroits distincts, comme leur communauté, leur culture et leur histoire. C’est pour faire l’expérience de ces choses que nous voyageons. 

Q : Quels gestes concrets (1 à 3 choses) les touristes peuvent-ils poser afin d’être plus écologiques lors de leurs voyages? 

Jeff : Ici, à la Travel Corporation, nous travaillons d’arrache-pied afin de nous assurer que nos invités et notre personnel comprennent ce qu’est un voyageur responsable. Nous avons accompli beaucoup, mais il reste encore énormément de travail à faire. Nous sommes très fiers de notre travail en collaboration avec la fondation TreadRight, la fondation à but non lucratif crée par la Travel Corporation afin d’encourager le tourisme durable au sein de notre famille de marques et dans les endroits que nous visitons. En date d’aujourd’hui, TreadRight a donné plus de 2 millions de dollars américains au développement de projets touristiques durables, partout au monde. 

L’objectif de TreadRight est de donner son soutien aux projets à destination dans les secteurs de la protection environnementale et du développement durable. Jetez un coup d’œil à leurs astuces pour voyager léger ici. Chez Contiki Holidays, par exemple, nous travaillons avec notre partenaire en durabilité et écologiste, Céline Cousteau (petite-fille du légendaire explorateur Jacques-Yves Cousteau). Grâce à sa collaboration avec Céline, Contiki Holidays tente de donner conscience de l’importance du tourisme durable en éduquant les voyageurs Contiki au sujet des écosystèmes marins, de la protection des océans et du tourisme durable. 

Chez Trafalgar, nous travaillons depuis plusieurs années déjà avec le National Trust du Royaume-Uni et contribuons notamment à la restauration des Falaises blanches de Douvres. Le National Trust est une organisation caritative basée au Royaume-Uni, qui a pour mandat la protection des lieux historiques et espaces verts. Reconnues depuis des centaines d’années comme l’une des attractions naturelles les plus spectaculaires des îles britanniques, les Falaises blanches de Douvres sont depuis longtemps un symbole de liberté. Parmi nos autres marques, Insight Vacations soutient la ferme biologique Whitmuir en Écosse et sa production d’aliments durables. 

Pour plus de conseils en matière de voyages durables, veuillez consulter http://www.treadright.org/responsible-tourism/tips-travellers (en anglais). 

Voici un lien vers le site TreadRight : www.treadright.org (en anglais) 

Sustaining Tourism

La Dre Rachel Dodds est professeure associée à l’université Ryerson et directrice de Sustaining Tourism, une ressource offerte en ligne et démontrant l’impact économique, environnemental et social du tourisme. L’organisation met à la disposition de tous des études de cas déterminant ce qu’est le tourisme responsable, avec pour objectif la création d’un avenir durable pour l’industrie touristique.

La Dre Dodds a plus de 20 années d’expérience dans le secteur touristique et souhaite de tout cœur en faire une industrie plus durable. Elle a vécu et travaillé sur quatre continents, et voyagé dans plus de 75 pays. Elle a travaillé sur un grand nombre de projets, partout au monde, pour promouvoir le tourisme durable, que ce soit par la réduction de production de déchets et de consommation d’énergie, par la rédaction de politiques gouvernementales, par la production de documents d’aide ou par la collaboration avec les parties concernées afin de mieux comprendre leur point de vue.

Q : Si vous pouviez utiliser une seule statistique / un énoncé à partager avec les touristes afin que ceux-ci soient plus conscients de l’environnement lors de leurs voyages, lequel choisiriez-vous? 

Rachel : Les touristes usent ÉNORMÉMENT d’eau! Fait : le ménage nord-américain moyen utilise 326 litres d’eau par jour, tandis qu’un village de 700 habitants dans un pays en développement utilise en moyenne 500 litres d’eau par mois ET qu’une chambre d’hôtel de luxe utilise 1 800 litres d’eau par personne, par nuit. 

Q : Quelles destinations touristiques sont en ce moment les plus négativement influencées par le tourisme? 

Rachel :  Des centaines d’endroits souffrent de leur popularité touristique, je n’en nommerai que quelques-uns : 

Les centres de villégiature espagnols comme Megaluf et Benidorm sont aujourd’hui connus sous le nom de « costa del concrete » (la côte de béton) et à cause de leurs problèmes de surdéveloppement, les touristes sont passés à d’autres endroits, où ils peuvent profiter d’un paysage « vierge ».

  • La Riviera Maya, au Mexique, fait face à d’importants problèmes de gestion des déchets, car les autorités locales n’ont aucun endroit où entreposer les déchets produits par leurs touristes.
  • Goa, en Inde, souffre en ce moment d’une pénurie d’eau, car les centres de villégiature utilisent toute l’eau potable.
  • Les Alpes autrichiennes et suisses connaissent maintenant un climat imprévisible et irrégulier, et donc moins de neige au cours de la saison de ski, tandis que certains endroits, comme les îles Maldives et Venise risquent de passer au-dessous du niveau de la mer, à cause de la hausse des eaux.
  • Un grand nombre de centres de villégiature ne paient pas un salaire adéquat à leurs employés, et par conséquent, la population locale ne peut pas vivre confortablement.
  • L’impact environnemental général est souvent omis des considérations de voyage. Le saviez-vous? http://www.sustainabletourism.net/index.html (en anglais) 

Q : Comment le tourisme durable peut-il affecter les résidents de ces destinations touristiques de manière positive? 

Rachel :  Malheureusement, pour plusieurs destinations, moins de 10 % de l’argent que vous dépensez pour vos vacances « tout compris » reste dans l’économie locale. La majeure partie de cet argent est renvoyée aux chaînes hôtelières internationales et aux sociétés aériennes basées en Europe et en Amérique du Nord. 

Pour vous assurer que votre argent contribue à l’économie locale, il faut rester dans des hôtels détenus par des intérêts locaux et acheter des aliments et des souvenirs faits sur place. 

Il est aussi responsable d’être conscient et attentif aux communautés locales. Vous n’êtes qu’un visiteur, les résidents seront toujours là après votre départ, et c’est eux qui auront à vivre avec vos déchets. Vous utilisez la même eau et la même énergie qu’eux, et si vous les gaspillez, vous les en privez! 

Soyez un touriste responsable et utilisez ces astuces http://www.sustainabletourism.net/carbon.html#responsible (en anglais) 

Q : Quelles destinations touristiques et villes sont considérées comme les plus « vertes » en termes de tourisme durable? Et pourquoi? 

Rachel : Il existe d’excellentes pratiques de tourisme durable. Nous avons compilé ici une liste de destinations et de sociétés de partout au monde, avec leur description : 

  • http://www.sustainabletourism.net/cs_destination.html (en anglais)
  • http://www.sustainabletourism.net/cs_company-org.html (en anglais)

Mes destinations préférées : 

Le sud-ouest de l’Angleterre a mis en place un plan de tourisme durable complet avec assistance marketing et formation pour les commerces. Les visiteurs sont éduqués au sujet de leur impact et de la manière dont ils peuvent prendre des décisions durables. 

Whistle Blackcomb, au Canada, est un centre de ski axé sur le tourisme durable. Depuis 2000, ils ont réduit leur quantité de déchets par plus de 60 %, et entre 2008 et 2009, les déchets produits par les restaurants sur place ont diminué de 42 %, grâce à la construction d’une usine de compostage à grand volume. Ils ont réduit leur consommation d’énergie de 15 % et continuent à mettre en place des projets d’efficacité énergétique à tous les niveaux. 

L’île de Chumbe, en Tanzanie, est le tout premier parc marin privé au monde et s’efforce à la mise en place d’activités durables. L’argent dépensé par les visiteurs sert à financer les programmes d’éducation environnementale des écoles et groupes locaux. Les huttes y sont construites de matériaux locaux et présentent des lampes solaires, un système de collecte des eaux de pluie, le chauffage solaire de l’eau de la douche et des toilettes à compostage. L’éducation au sujet de la vie et de la protection des écosystèmes aquatiques est aussi donnée aux visiteurs. 

Villes

La ville de Copenhague, au Danemark, tente de devenir carboneutre d’ici 2025. Il s’agit d’une ville entièrement dédiée à ses espaces verts, à la gestion de ses déchets et de son énergie. C’est un endroit extraordinaire à visiter.

La ville de Vancouver, au Canada, prévoit être la ville la plus verte au monde d’ici 2020. On y trouve beaucoup d’espaces verts urbains, et il est possible de se trouver en pleine forêt à 20 minutes du centre-ville. De nouvelles pistes cyclables y sont aussi ouvertes presque chaque jour. Étrangement, ces deux villes n’en font pas du tout la promotion à leurs visiteurs!

La capitale anglaise de Londres encourage ses visiteurs à utiliser le transport en commun et regorge de sites historiques et d’espaces verts, et les épiceries vous disent exactement le trajet de vos aliments de la ferme à votre sac d’épicerie.

Q : Quels sont les plus grands défis du tourisme durable face au monde actuel? 

Rachel : Le plus important défi auquel nous faisons face aujourd’hui est notre population de sept milliards de personnes. Nous abusons de nos ressources au lieu de les chérir et de les protéger. Un grand nombre de personnes traitent les voyages comme un droit et non un privilège et nous oublions souvent quel est notre impact sur les ressources à destination, y compris sur la communauté locale. 

Q : Quelles sont les tendances actuelles en tourisme durable? 

Rachel : Les gens s’intéressent beaucoup plus à la nature et souhaitent visiter des écosystèmes propres. Les hôtels et les gouvernements réalisent alors que les ressources qui attirent les touristes doivent être protégées. Une plage sale est une expérience horrible! 

Les voyageurs s’attendent de plus en plus à des hôtels « verts », même s’ils n’en font pas explicitement la demande. 

La nourriture locale est la tendance la plus importante; de plus en plus de restaurants s’approvisionnent localement en aliments biologiques et équitables. Dans plusieurs endroits, les touristes peuvent visiter les marchés locaux et déguster des aliments produits localement. 

Les vacances à la maison sont de plus en plus populaires en Europe, mais malheureusement les voyages à la mer sont toujours les plus populaires! 

Q : Quels gestes concrets (1 à 3 choses) les touristes peuvent-ils poser afin d’être plus écologiques lors de leurs voyages? 

Rachel : Le plus grand geste est d’éviter de prendre l’avion. Le train et les autres modes de transport libèrent beaucoup moins de carbone dans l’atmosphère et sont habituellement plus agréables. Cependant, même les petits changements peuvent faire une grande différence. 

  • Voici quelques astuces pour les voyageurs responsables
  • http://www.sustainabletourism.net/carbon.html#responsible (en anglais)
  • Et quelques astuces pour prendre conscience de son empreinte de carbone
  • http://www.sustainabletourism.net/carbon.html#carbon (en anglais)
  • À titre de société, demandez-vous si vous posez les gestes suivants pour être plus durable
  • http://www.sustainabletourism.net/questions.html (en anglais)

Accomodating Green

La Dre Sonya Graci est directrice d’Accomodating Green, un cabinet-conseil spécialisé dans le développement de stratégies durables pour les communautés et les commerces. Accommodating Green travaille de concert avec les principaux intéressés de l’industrie touristique et des défis environnementaux afin de développer des solutions de durabilité pratiques. La société se spécialise dans l’analyse des besoins des intéressés, le développement des partenariats entre parties prenantes, et la facilitation et les groupes de travail en développement d’initiatives novatrices.

Q : Si vous pouviez utiliser une seule statistique / un énoncé à partager avec les touristes afin que ceux-ci soient plus conscients de l’environnement lors de leurs voyages, lequel choisiriez-vous? 

Sonya : L’impact du tourisme sur les aspects sociaux, environnementaux et économiques d’une communauté peut être extrêmement négatif. 15 000 mètres cubes d’eau peuvent normalement approvisionner 100 fermiers pendant trois ans ou 100 familles urbaines pendant deux ans. Ils ne peuvent cependant, approvisionner que 100 invités d’hôtels de luxe pendant moins de deux mois (Holden, 2000). Dans les régions arides, la consommation d’eau des touristes peut grimper à 440 litres par jour, ce qui est le double de la consommation d’eau moyenne des habitants de l’Espagne (UNEP, 2008). Lorsque vous voyagez, soyez conscients de votre utilisation d’eau et d’énergie, ainsi que de votre production de déchets. Il est possible que ceux-ci ne vous coûtent rien, mais leur impact est beaucoup plus important pour la communauté locale que pour votre portefeuille. Faites attention à votre consommation!

Q : Quelles destinations touristiques sont en ce moment les plus négativement influencées par le tourisme? 

Sonya : Les destinations et les villes très populaires souffrent beaucoup du tourisme.  Un grand nombre de destinations en bord de mer, sur la Méditerranée et au Mexique, sont affectées par l’érosion causée par la construction d’hôtels trop près de la plage. Par conséquent, les plages disparaissent et les récifs coralliens se dégradent.  L’impact du tourisme sur les zones non développées comme les plages, les forêts et les montagnes est irréversible. 

Il est évident que plusieurs destinations ne sont pas équipées pour traiter les déchets produits par les touristes, qui se retrouvent dans l’océan, dans les rues et brûlés par piles. Les ports d’attache de bateaux de croisière sont très influencés par le tourisme, car l’infrastructure de ces endroits n’est pas conçue pour le trafic causé par les milliers de touristes, ou pour leurs déchets, qui sont laissés sur leurs rives. 

Q : Comment le tourisme durable peut-il affecter les résidents de ces destinations touristiques de manière positive? 

Sonya : Le tourisme peut contribuer à beaucoup d’emplois locaux, comme guide touristique ou concierge dans un hôtel. Des emplois indirectement liés au tourisme sont aussi créés par d’autres secteurs, comme l’agriculture, la production alimentaire et le commerce au détail. L’argent dépensé par les visiteurs génère un revenu pour la communauté locale et peut mener à la diminution de la pauvreté dans les pays très touristiques. 

De plus, le tourisme durable passe aussi par la conscience sociale qui, lorsqu’elle est pratiquée adéquatement, peut contribuer à la diminution de la pauvreté, à l’éducation des communautés locales et au bien-être de la société.  L’achat d’aliments auprès de fermiers locaux et de souvenirs faits sur place contribue à la santé économique locale et crée un effet multipalier, où chaque dollar dépensé par un touriste profite à la communauté plusieurs fois, créant une économie plus stable. 

Q : Quelles destinations touristiques et villes sont considérées comme les plus « vertes » en termes de tourisme durable? Et pourquoi? 

Sonya : Quelle question difficile! Beaucoup de commerces, comme les hôtels et les agents de voyage, font affaire de manière durable, mais il est difficile d’identifier une destination durable comme telle. Certaines destinations ont en place un système d’accréditation nationale de tourisme durable ou d’hôtellerie verte, comme les National Eco and Sustainable Tourism Standards en Australie ou le Certificate for Sustainable Tourism au Costa Rica. 

Certaines destinations, comme Calvia, sur l’île de Majorque en Espagne, ont en place des politiques durables et d’autres sont reconnues pour leur écotourisme, comme l’île de la Dominique, dans les Caraïbes. Les villes comme Vancouver, qui ont la quantité d’émissions par tête la plus basse de leur continent, présentent aussi un grand nombre de pratiques durables. On retrouve l’application de pratiques durables dans un grand nombre de destinations. Il suffit de quelques recherches afin d’identifier ce qui vous est offert et ce que vous devriez soutenir! 

Q : Quels sont les plus grands défis du tourisme durable face au monde actuel? 

Sonya : Le plus grand défi du tourisme durable est la durabilité du tourisme : chaque destination, commerce et touriste doit s’efforcer de poser des gestes durables.  En ce moment, nous n’en faisons pas assez pour protéger nos destinations. La mise en place de pratiques durables n’est pas assez répandue et ne peut pas suivre la demande imposée par l’industrie touristique. 

L’éducation des destinations, des commerces et des touristes est le plus grand défi à ce jour. La mentalité des vacances tend à consommer et abuser; ce luxe crée énormément de gaspillage et cette idée doit être éliminée. Comme le dit le vieux dicton « Savoir c’est pouvoir », et le manque de savoir est le plus grand défi qu’a à relever l’industrie touristique. Si les touristes sont éduqués, ils devront poser eux-mêmes des gestes concrets et d’exiger des destinations et des commerces un service durable. 

Q : Quelles sont les tendances actuelles en tourisme durable? 

Sonya : Les tendances actuelles en tourisme durable sont la mise en place d’hôtels verts et la mise de l’avant des aliments et des cuisines locales. Les hôtels verts connaissent une bonne popularité depuis le début des années 90, cependant, le virage vers les produits, la cuisine et les chefs locaux et biologiques est de plus en plus à la mode. 

Les microbrasseries, vignobles durables et produits artisanaux, comme le fromage et le chocolat, servent tous à soutenir la santé d’une région, non seulement économiquement, mais aussi en faisant la promotion d’agriculture durable.  Ils bénéficient aussi à la communauté en investissant dans l’économie locale et en réduisant la dépendance sur les biens importés. 

Q : Quels gestes concrets (1 à 3 choses) les touristes peuvent-ils poser afin d’être plus écologiques lors de leurs voyages? 

Sonya : Quelques gestes me viennent à l’esprit… 

Réduisez votre consommation d’eau et d’énergie N’achetez pas de bouteilles d’eau; emmenez votre propre bouteille réutilisable et remplisse-la d’un plus grand contenant ou du robinet, si votre hôtel offre l’eau filtrée. Demandez aussi à la réception de votre hôtel s’il est sécuritaire de boire l’eau. 

Soutenez les commerces locaux comme vous le pouvez en achetant des produits locaux, en faisant appel à des guides originaires de l’endroit et en mangeant la cuisine typique.  Réduisez votre dépendance sur les produits importés et essayez les produits locaux. 

Faites attention aux ressources naturelles. Voyagez sans impact; déplacez-vous à pied, en vélo ou en transport en commun. Faites attention aux récifs coralliens et évitez d’y marcher. N’achetez pas d’aliments ou de souvenirs dépendant du braconnage, comme la soupe aux ailerons de requins, les défenses d’éléphant et les sacs en crocodile. 

Nous souhaitons remercier de tout cœur la Dre Sonya  Graci (Accomodating Green), Jeff Element (The Travel Corporation) et la Dre Rachel Dodds (Sustaining Tourism) pour leurs réponses à nos questions! La conclusion est claire, l’écovoyage est plus qu’une mode, c’est un nouveau mode de vie à adopter lorsque nous explorons notre monde. De la visite des attractions naturelles d’une ville à la prise de bonnes habitudes écologiques, l’écotourisme est la manière durable de visiter notre planète, pour notre génération et la prochaine.